Témoignages : Chloé Casaca et Prescillia Da Silva, étudiantes à la rescousse en temps de pandémie

La crise sanitaire de 2020 aura durement éprouvé les étudiants. Au sein de l’université, de nombreux dispositifs ont été mis en place pour leur venir en aide, soutenus et pilotés par les étudiantes et étudiants eux-mêmes. Témoignages de deux d'entre-eux.

Chloé Casaca
Prescillia Da Silva

Lancé en avril 2020 à l’initiative du service de la Vie étudiante, la ligne téléphonique Lugéline est venue en aide aux étudiants en situation de difficulté. Lorsqu’elle est contactée pour rejoindre l’équipe d'animateurs de ce dispositif, Chloé Casaca, étudiante en 3ème année de licence d’histoire, n’hésite pas : « J’ai voulu aider tout simplement, apporter mon soutien ».

Les étudiants parlent aux étudiants

« Le principe de Lugéline est simple : un étudiant joint le répondeur par téléphone, donne son nom et son prénom, éventuellement les raisons de son appel. Ensuite, chaque message est classé avant que l’un de nous rappelle. On se parle d’étudiant à étudiant, cela facilite la prise de parole. Avoir le même âge et se tutoyer permet aussi de nouer un lien plus intime ». Au printemps 2020, les appels reçus portaient surtout sur des problèmes matériels, comme le manque d’ordinateur, mais alors que la crise sanitaire perdurait, d’autres problématiques financières ou administratives sont venues s’ajouter : « Les étudiants nous appelaient car ils avaient perdu leur emploi. Sans oublier le cas des étudiants étrangers qui se sont retrouvés en difficulté pour la demande de papiers ou la gestion administrative de leur scolarité ».

Fin 2020, l’isolement qui s’installe et un nouveau confinement ont fini par « user psychologiquement les étudiants et il a fallu apporter beaucoup de soutien moral ». Lorsqu’ils ont cerné la nature du problème, les étudiants en charge de Lugéline ont cherché l’aide la plus appropriée. « Nous orientions les appelants vers les équipes de la Vie scolaire, l’assistance sociale, le service de santé universitaire ou encore le CROUS ». Un an après son lancement, Lugéline avait accompagné 577 étudiants.

Une année sous le signe de la solidarité

Étudiante en L3 d’Histoire, Prescillia Da Silva est déléguée de proximité. Ce rôle d’intermédiaire entre les étudiants et les acteurs de la vie universitaire permet selon elle de « faire remonter les ressentis ». Il s’est révélé « plus que jamais nécessaire » lors de la crise sanitaire : « Nous nous sommes retrouvés face à une charge de travail inédite. Étudiants, professeurs, nous étions sollicités de toutes parts ». Face à l’ampleur des demandes, « les délégués de proximité ont dû s’organiser afin d’être joignables par SMS, sur les réseaux sociaux, ou par le biais d’un groupe Facebook. Nous avons ainsi joué un rôle de centralisation et d’information ».

« Nous avons joué un rôle de centralisation et d’information plus que jamais nécessaire ».

S’il a fallu pour une grande part assurer la continuité pédagogique (partage d'exercices, rappel des consignes, communication professeurs-étudiants), Prescillia Da Silva et ses camarades ont fait également face à des problématiques inédites, « notamment la gestion des risques de décrochage apparus surtout lors du second confinement ». Des étudiants déjà éreintés par le premier confinement se sont en effet retrouvés démunis face à la charge de travail et les cours en distanciel. « Mais grâce à l’entraide et à la solidarité, nombre d’entre eux ont pu tenir jusqu’au bout » assure Prescillia. « Notre rôle s’est révélé et renforcé durant cette crise » conclut la déléguée de proximité.